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Sentencieux avocat de la beauté
24 février 2016

The Lobster. Weisz-hésitation.

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L'affiche était superbe. Le titre intriguant. Je ne connaissais pas ce réalisateur grec. J'étais curieux de voir.

 

Ma curiosité a duré un quart d'heure environ. 

Le temps de m'apercevoir qu'on avait affaire à un poseur.

Le temps de quelques scènes d'exposition, longues et solennelles.

 

Où est-on ? 

 

Dans une société où la liberté individuelle a disparu (non, pas l'ex-union soviétique...), comme chez Bradbury (le roman Farenheit 451, adapté au cinéma par Truffaut), le peuple vit selon des règles absolues.

Ici les pompiers n'organisent pas d'autodafés.

Ici, lorsque l'on vit seul, on est amené de force dans un hôtel. Et on a 45 jours pour y trouver l'âme soeur ou, à défaut, une nouvelle compagne. On se déclare, à son arrivée, "homosexuel" ou "hétérosexuel", comme on demande génériquement telle ou telle référence de grille-pain dans une grande enseigne suédoise. Si l'on échoue, on est transformé en l'animal de son choix. 

D'où le titre.

Tout est froid, standardisé, impersonnel. La mise en scène, sobre, est, au départ, l'atout premier du film. Elle sert efficacement le propos et impose un univers.

 

Le délire de l'auteur en est un comme un autre et pourquoi pas ?

 

Mais tant de scènes redondantes... Tant de dialogues poussifs... Un développement si tiré par les cheveux...

 

Le contrepoint de l'absurdité, c'est la maîtrise. 

 

Les Monty Pythons par exemple, dépositaires du genre, avec d'autres, maîtrisent chaque instant de leur procédé narratif. Ils sont véritablement maîtres de leur absurde.

Rien de tel dans The Lobster. Non seulement il n'y a aucune logique de fond, si bien que même le non-sens perd son sens, mais en plus le réalisateur semble hésiter entre différents genres qui, s'ils semblent proches, auraient requis une toute autre maestria pour un alliage harmonieux (satire sociale, humour noir, farce fantastique...).

L'ensemble est très froid et n'assume aucune des directions esquissées, devant lesquelles il attend trop sagement.

Pire, la mise en scène, réussie dans un premier temps devient un fardeau pour le développement du propos, et lui confère un aspect involontairement ridicule.

Si l'on veut faire dans le fantastique, pourquoi pas ? Mais il vaut mieux lorgner du côté de Lynch que vers l'atmosphère arty-intello de Wes Anderson. Du trip expérimental plutôt que de l'esthétique lyophilisée. Question de cohérence. 

C'est d'autant plus dommage que le film jouissait de la présence de deux actrices tout à fait à l'aise avec l'univers décalé mis en place par l'auteur : Rachel Weisz et Jessica Barden.

 

À éviter. Pose intello et filtre à la mode ne font pas un grand film.

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
Sentencieux avocat de la beauté
  • Où l'auteur de ce blog vous livrera sa critique d'un film vu, à fréquence aléatoire. Les billets tâcheront de résister à la tentation très en vogue de s'extasier devant d'austères films finlandais mal cadrés. Et si le dernier Michael Bay est bon, le dira.
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